Jarhead, la fin de l'innocence (HD DVD)
La Folie de l’attente (Paragraphe rédigé par Arnaud Herpin)Le premier film sur des soldats sans combat ! Sam Mendes livre une copie sur des Marines, une troupe d’élite et leur plongée progressive au cœur de la folie. Ces snipers sont de vraies machines de guerre. L’armée en a fait des tueurs parfaits, sans état d’âme. Ils sont là pour se battre et c’est tout ! Pourtant, étrangement, une fois sur place, en pleine zone de combat, ils n’auront pas la moindre occasion de faire ce pour quoi ils ont été envoyés. Ils vont devoir attendre, encore et encore le début d’un conflit, auquel ils ne participeront finalement pas ou presque. Le temps qui passe va peu à peu détruire l’équilibre mental des troupes. À l’image de Zwoff assailli par les doutes sur l’éventuelle infidélité de sa copine. L’isolement le gagne petit à petit jusqu’à l’inévitable pétage de plomb. Mais il ne sera pas le seul sur le chemin de la folie. Tous, à un moment ou à un autre, vont perdre pied, à cause de cette attente et de l’impossibilité d’en découdre, de libérer toute la tension accumulée.
Après l'attente, la fin des illusions.À la fin de la diffusion, on ne peut que constater que Jarhead n'est pas un film de guerre. C'est un film SUR la guerre, sur les marines, leur conditionnement, leurs attentes et désillusions. À ce propos, Sam Mendes se permet de s'inspirer de quelques plans issus de « Full Metal Jacket » notamment au début du film lors de l'instruction militaire puis le maniement de l'arme. Le réalisateur montre ce que les médias n'ont (quasiment) jamais évoqués : l'ennui des troupes et la détresse psychologique des soldats face au manque « d'action » et à l'éloignement de leurs familles, car la seule occupation du Marines dans le Golfe est l'attente. L'attente d'une future mission qui n'arrive jamais ou qui est en fin de compte annulée et l'attente (et la crainte) du retour au pays.
Sur les derniers plans du film, on voit ce que sont devenus les soldats, le retour à la vie « normale » a été difficile. Après les congratulations dues au retour, la vie reprend son cours et force est de constater qu'ils ont tous au moins perdu quelque chose. C'est finalement ce qu'a voulu nous faire comprendre avec justesse le réalisateur.
L'image du DVD proposait déjà une définition exemplaire. Le HD DVD (1080p) apporte de la netteté et une colométrie impressionnante. Les plans très blancs lors des sorties dans le désert offrent de forts contrastes et de très beaux contre-jours. De nuit, les aurores boréales resplendissent, les couleurs teintées de rouge et d'orange sont superbes. Les gros plans sont eux aussi très précis, chaque visage n'est jamais apparu avec autant de détails.
Inutile de s'attendre à une déferlante sonore comme dans « Le soldat Ryan » car la piste sonore de Jarhead est beaucoup plus subtile. La séparation des canaux est marquée par l'excellente bande originale du film, la musique étant intelligemment répartie sur les surrounds. La centrale tient une place importante puisque les dialogues et les voix off sont nombreux. On préférera la piste anglaise dont les dialogues font mieux ressortir le jeu et les attitudes des acteurs.
Commentaires du réalisateur Sam Mendes, de William Broyles et de l'auteur du livre Anthony Swofford.
Ces commentaires apportent de nombreuses anecdotes. Les différences entre le déroulement du film et les faits du livre sont évoquées, on parle aussi du travail avec les acteurs et du tournage.
Le journal du tournage avec Sam Mendes (30 min)
Sam Mendes présente ce reportage ou il propose à ses comédiens de tenir la caméra. Plutot inédit dans sa forme, ce documentaire montre les comédiens au coeur de leur travail.
Semper Fi : la vie après la guerre (témoignages de marines – 35 min)
Un reportage difficile sur le retour à la vie normale après la guerre. UN documentaire réaliste qui complète parfaitement le film.
Scènes inédites
Un ensemble de scènes inédites plus ou moins passionnantes. Finalement, rien ne méritait de figurer sur le montage final.